L'association Maman Blues reçue au Ministère de la santé

Publié le par CIANE

Présentation de Maman Blues, association membre du CIANE : 
cette association parentale a pour but de soutenir et d'informer les personnes concernées par la difficulté maternelle ainsi que de diffuser l'information auprès des professionnels de la santé, de la petite enfance, et du secteur social et public dans un cadre totalement gratuit. http://www.maman-blues.org/

Rapport du rendez-vous diffusé par l'association 
http://fr.groups.yahoo.com/group/Re-Co-Naissances/message/7070

Maman Blues reçue au ministère de la Santé.

Depuis quelque temps, nous avions le souhait de présenter notre
association, ses différentes actions et surtout le sujet de santé
publique qui nous préoccupe depuis plus de 4 ans, la difficulté
maternelle, auprès du Ministère de la Santé.

Nous avons donc rencontré lundi dernier, le 26 octobre, M Pierre
Bachelot et Mme Isabelle Altmayer-Barnier, membres du cabinet de la
ministre de la santé Mme Roselyne Bachelot.

Trois membres du Bureau de l’association étaient présents : Mme Moulin
Christine, Mme Bernard Carolyne et Mme Beauvois Nadège.

Notre association avait également invité Mme Elbaz Nathalie,
praticien hospitalier de l’unité mère bébé de Lyon, à se joindre à
notre petite délégation, afin de pouvoir présenter la situation
actuelle de l’unité du Vinatier dont le sort est toujours en suspens
et l’activité chaque jour un peu plus menacée par une diminution
notable de ses moyens d’exercice.

Nous avons été reçues pendant plus de 45 minutes avec beaucoup de
courtoisie et surtout d’intérêt.

Nous avons abordé tout à la fois le fonctionnement de notre
association, le cadre bénévole et strictement associatif de nos
activités d’information et de soutien aux parents ou futurs parents et
présenté l’impact de la difficulté maternelle sur la santé en France,
vu du côté de ses usagers: rappel des statistiques en la matière, des
conséquences sur le long terme pour la mère et l’enfant, mais aussi
pour le couple et l’ensemble de la famille.

Nous avons insisté sur la complexité de ce problème de santé qui se
double d’une composante éminemment existentielle : événement de
maternité qui ne souffre pas d’être uniquement abordé sur un plan
médical, forte réticence des mères ou futures mères à consulter,
difficulté à se reconnaître derrière les seules informations médicales
dont elles peuvent avoir connaissance (dépression du post partum)...

Nous avons souligné le déficit d’information et de sensibilisation sur
ces troubles psychiques de maternité pendant la grossesse, aussi bien
du côté des parents que de certains professionnels de la santé et
pointé du doigt le nombre insuffisant de prises en charge précoces et
adaptées à ces états de santé.

Malgré la mise en place de l’entretien du 4e mois et l’invitation
faite aux professionnels de la santé à travailler en réseau depuis le
dernier plan de périnatalité, nous constatons toujours, au sein de
notre association, que nombre de femmes ne bénéficient d’aucun suivi
psychologique quand éclate une difficulté de ce type, n’ont aucune
idée de ce qu’elles vivent, ni que cela puisse être pris en charge.

Nous avons bien entendu abordé le manque d’unité mère bébé en France
et le nombre plus que dérisoire de lits d’hospitalisation conjointe
alors que plus de 47% des difficultés maternelles sont dites majeures
et nécessitent un soin adapté, précoce et durable (chiffre relevé lors
du colloque sur les UMB à Saint Denis, les 8/9 octobre 2009 ).

Notre association a rappelé sa position à l’égard des UMB et milite
pour le développement de leur nombre et de leur activité
(hospitalisation de jour, soins ambulatoires, consultations…), mais
surtout pour le maintien et le développement de l’hospitalisation
conjointe à temps plein.

Nous ne nous expliquons que difficilement, pourquoi certains
professionnels expérimentés de la périnatalité soient aussi réticents
ou dubitatifs à l’égard de l’existence de ces UMB et de cette
possibilité de prise en charge à temps plein.

Au-delà de toute la prévention possible et imaginable en prénatal,
certaines difficultés ne verront le jour, c’est le cas de le dire,
qu’à la naissance de l’enfant et ne seront pas du ressort de soins
ambulatoires, ni même de l’hospitalisation de jour.

Nous estimons que « l’obstétrique mentale » doit pouvoir bénéficier
des mêmes moyens de santé publique que son pendant physiologique car
certaines hémorragies psychiques aboutissent elles aussi à un risque
vital pour la personne qui en souffre : le suicide*.

Nous ne pensons pas que nos consœurs anglaises soient faites d’un
autre bois psychique que nous ici en France.

Puis, à la demande de M Pierre Bachelot, Mme Elbaz a été invitée à
présenter la situation actuelle de l’UMB de Lyon (historique de ce
projet de fermeture et démêlés avec sa hiérarchie pour défendre cette
unité et son travail).

Actuellement, l’hôpital du Vinatier a été mis en demeure par la DRASS
du Rhône (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales) de
suspendre cette fermeture et de travailler sur un projet s’y
substituant : un groupe de réflexion devrait être mis en place.

Cependant, cette suspension n’a pas mis un terme à l’asphyxie
progressive et irréversible des moyens d’exercice de cette unité :
déplacement de personnel dans d’autres services, suppression de
l’hospitalisation à temps plein, « invitation » faite à Mme Elbaz à
travailler conjointement dans un autre service …

Maman Blues s’est donc associée aux doléances du Docteur Elbaz et
souhaitons avec elle que cette unité puisse être maintenue et
retrouver rapidement les mêmes conditions d’exercice qu’auparavant
(personnel au complet + hospitalisation à temps plein).

Nous déplorons et surtout nous nous interrogeons sur le fait que 18
ans d’existence d’un soin ayant fait ses preuves et sauvé la vie de
beaucoup de mamans et de bébés sur Lyon, puisse être ainsi balayé par
la volonté de quelques personnes, manifestement peu sensibilisés
(sensibles ?) à cette question de la difficulté maternelle.

M Bachelot et Mme Barnier ont manifestement été sensibles à nos
préoccupations et nous ont invités à rester en contact avec eux.

M Bachelot a assuré à Mme Elbaz qu’il s’occuperait personnellement de
la situation de l’unité du Vinatier et s’emploierait à y trouver une
solution.

Mme Isabelle Altmayer-Barnier a souhaité que nous reprenions contact
avec elle par mail dés la semaine prochaine afin de donner une suite
concrète à cet entretien et à nos propres doléances …

Nous les avons assurés en retour de notre disponibilité et de notre
envie de collaborer avec le ministère de la santé.

Vous trouverez en fichier joint, le document laissé au ministère,
récapitulatif de l’objet de notre intervention.

Très cordialement à tous.

Pour le Bureau
Nadège Beauvois Temple

(*) Une enquête de 2006 au Royaume Uni a révélé que la principale cause
de mortalité des jeunes accouchées est le suicide.

Publié dans RÉUNIONS

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